Les animations et les qualifications de skate, roller et BMX battent leur plein sous le ciel bleu d'une après-midi estivale ensoleillée. Nous traversons rapidement la ville et atteignons le « Terrain des Archers » à quelques kilomètres du centre ville. Le site est vaste, scindé en 3 parties, dont la plus importante occupe la moitié de l'espace où deux scènes se font face.
La grande scène située au fond du terrain accueille les têtes d'affiches qui alternent sur scène pour régler les balances. Le son propre et puissant diffuse les alentours de nombreux « Un,un,un, deux...test.test...check micro» qui suscitent amusement général des potes réunis dans le camping situé à l'entrée du site qui occupe le quart du terrain. Apéro, déconnage jusqu'à 20 heures autour de la « tente en fer motorisée » de Phil qui constitue notre « base écho » durant tout le week end.
La buvette, les stands occupent le dernier quart du terrain, séparé du camping par une haute haie. Le temps d'aller y chercher une bière et nous rejoignons la petite scène, sous tente pour l'ouverture du festival avec le très prometteur groupe d'Armentières et ses environs, j'ai nommé : KO PROJEKT.
Hard Core bien maitrisé et efficace, empli d'une énergie juvénile qui conquiert l'audience dont les plus fervents admirateurs trépignent avec une joie dans une bousculade chaotique et amusante.
L'ambiance est chaude, et s'élève davantage lors de la reprise impeccable de Korn qui déchaine le public et permet au groupe de finir avec leurs compos où l'on apprécie la juste complémentarité des deux chanteurs. Troisième braillou en guest pour conclure en apothéose ce concert parfait.
SCAB entame son show sur la grande scène et accomplit un set maitrisé scéniquement et techniquement. Les couleurs Pop/Rock de leurs musiques aux forts accents de PLACEBO laisse place rapidement à un sentiment de « déjà vu » renforcé par les étonnantes similitudes vocales entre le chanteur de SCAB et Brian Molko.
Nous retrouvons la « base écho » et profitons des douceurs du Nord, déconner et constater que le camping a des allures de « campement des enfants de Don Quichotte ».
Le Punk Rock des béthunois de NO ADDITIONAL KOCAINA démontre à nouveau que la scène « Hard Core din ch'Nord » est riche de créativité. Les potes et les fans présents dans l'assistance garantissent l'interactivité spontanée entre le public et NAK qui rappelle la saveur rafraichissante de KO PROJECT.
LES HERITIERS ont, semble t'il, dilapidé leur fortune sur la grande scène, tant leur rock Funk Alternatif ne suscite aucune émotion particulière à mon oreille malgré les évidentes qualités scéniques et techniques du groupe.
NEVERLATE est remplacé par une groupe dont je n'ai pas retenu le nom, ce qui est préférable vue l'opinion moyennement passable de leurs prestations peut-être dues à un manque de répétitions étant donné ce changement de line up tardif. Dommage car leur Punk-Rock à la sauce NoFX est intéréssant et justifie l'envie d'aller voir ce groupe dès que l'occasion se présentera.
Une discussion avec un jeune couple engage mon intérêt pour « MY POLLUX » troisième tête d'affiche sur la grande scène.
Bénéficiant de la nuit tombée, le show commence par une explosion lumineuse qui inonde de blanc la foule massée devant la scène où les musiciens sont en place. Le trio entame une intro très Néo Métal et qui ressemble à s'y méprendre à du PRONG et je me dis que cela s'annonce bien. Arrive alors une chanteuse lookée totalement en rouge qui a autant de charisme qu'Axelle Red, à donf, qui salue le public et présente le groupe.
Le morceau qui suit évoque un mélange dérangeant entre EVANESCENCE et SUPERBUS. La scénographie très pro, l’ambiance Rouge et Noir et les paroles des chansons dignes d’un journal intime d’adolescente prépubère, transforme vite la sensation dérangeante du début en sentiment désagréable qui me sort rapidement de cette Pop/Métal trop insupportable pour mes oreilles.
Heureusement les Lillois de PONCHARELLO raniment la flamme éternelle du Rock avec énergie et amour du genre qui transpire à chaque morceau. Sans sombrer dans le plagiat basique Blues/Rock réchauffé façon seventies, PONCHARELLO manipule les références cultes (AC/DC, MOTORHEAD, LED ZEP...) avec un plaisir évident et nous fait vivre un vrai moment de Rock'n'Roll jouissif jusqu'au dernier accord, parfait pour lancer le dernier concert de la nuit sur la grande scène.
Deux teufeurs s'exhibent à cracher du feu et créent un intermède sympathique.
Le Rock, Punk, Metal savamment dosé de SNAFU opère une fusion des plus efficace. Les musiciens s'éclatent et jouent sans retenue provoquant l'adhésion globale du public. Quelques Coreux réclamant leur style de musique se trouvent bluffés par la série de morceaux à la vigueur décomplexée qui suivi.
SNA FU peut se permettre d'emmener alors, les spectateurs vers les différentes influences qui composent la richesse des morceaux dont le chant clair et précis sait s'effacer sur des moments de pur boeuf musical technique maitrisé sans fioriture excessive mais redoutable par l'engouement festif qu'insuffle les musiciens.
Les concerts sont terminés et la tente de la petite scène se remplit des jeunes gens venus en découdre avec le dance-floor.
Les airs dubitatifs des teufeurs et gabber présents, provoquent l'hilarité chez les 3 BONES alors que THIAZ ITCH commence son live de mélodies en 8 bits.
Il boucle en direct ses airs joués à la mandoline pour parvenir à une sérénade désopilante qui emporte finalement les teufeurs dans un climat bon enfant.
Trente minutes de musique digitale à base de clarinette, mélodica, chant et rythmes triturés aux couleurs acidulées qui ont provoqué un intérêt relatif selon les auditeurs dont certains s'impatientent quand même en beuglant leur mécontentement. Pour ma part un coup de coeur !
Les projections sont astucieusement réparties sur les parois de tente blanche, les VANDAL aux manettes des pixels s'adaptent sur l\'intro de LEISTER.
Le Live Doom Gabber résonne et fait bondir les plus fiers représentant des dance-floor de Flandres. Les gesticulations s'accentuent au fil de la montée du Live qui s'achève dans les douceurs du Speedcore.
A peine a-t-il remballé sont matériel, que LEISTER fonce à la console lumière pour orner la tente de colorations luminescentes qui varient selon son désir et la chaleur distillé par la mix de KX. Sans faille et avec une joie communicative, le DJ englobe littéralement la foule sous les rythmes du Gabber à la ENZYME, OPHIDIAN, etc, etc ;.. Un mix parfait galvanisé par l'intensité du dance-floor toujours en pleine effervescence et qui en redemande.
A point nommé DEADLY LINX installe ses plaques et le tempo s'accroit dès le premier morceau qui fleure bon le set speedcore de connaisseur (No-tek 13,Destruction 5,Découpage01). Malheureusement une défaillance des retours l'oblige à réviser ses intentions et le mix perd de son impact malgré la sélection sans concession.
KORE K-LEU bénéficiera de la remise en marche des retours et m'a régalé les oreilles. Concocté avec passion et un gout sûr pour les productions qui bastonnent, le mix rend hommage à tout un pan de la culture digitale Hard Core à base des vieilles galettes australiennes que j'affectionne tant (STATIC TREMOR, RAGE RESET, XYCOCAINE, STRIKE, BLOODY FIST et autres Hardlines records) ont défilé avec bonheur durant une heure de très bon gout qui m'a bien secoué.
Je confie mon appareil photo à Bénédicte qui ira s'éclater avec l'aube naissante sur la Flandre ce qui m'octroie le bonheur de me lacher sur le Dance-Floor pour les vingt dernières minutes de KORE K-LEU !!!
AZNEZ reprend les platines avec un set gabber qui clôt la fête à 6 Heures du matin sous un soleil levant annonciateur d'une chaude journée.
Mais il fait encore bon à cette heure matinale et l'after se déroule à la « base écho » qui fut le théâtre bruyant d'événements festifs tout au long de la nuit. Finissant les stocks d’alcool à une cadence olympique, les survivants de la nuit rigolent et beuglent au grés des conneries infantiles volontairement stupides qui égayent le camping et dont les plus remarquées sont émaillées de rires gras révélateurs d’un haut degrés d’abrutissement général salvateur.
Il faudrait encore trois reports pour détailler le flot de conneries instantanées débitées lors de cette after mémorable.
Nous quittons le terrain des archers vers midi et faisons une pause « BARAKAFRITES » à STEENVOORDE. Le soleil tapant dur et l'idée de recuire « le jus de macérations de 18 heures de teuf » n'étant pas des plus agréable, nous décidons de rentrer à Lille sans assister aux finales de Skate, Roller et BMX.
Merci aux 3 BONES pour l'invitation et l'accueil.
Merci aux bénévoles et organisateurs du Festival,
Vivement l'année prochaine pour la Dixième édition du Street Art Festival.